Jihen et Ioana: «Service civique international ouvre l’esprit»

Le 8 février, nous étions en visite à Dijon pour faire la connaissance avec les deux volontaires en service civique international à la ville de Dijon. Jihen, qui vient d’Italie, a 22 ans et est à Dijon depuis 2 mois. Ioana, qui vient de Roumanie, plus précisément de Cluj-Napoca qui se situe en Transylvanie, a 26 ans.

Jihen (22) et Ioana (26) – les volontaires en service civique international | © Merilin Metsamaa

A la mairie de Dijon, Jihen s’occupe des événements culturels de la ville et de ses partenaires. Elle est là  jusqu’à août 2017 et il y a beaucoup de festivals à organiser, par exemple le grand festival «Printemps d’Europe». C’est un événement qui a pour but de promouvoir l’Union européenne et de lutter contre le racisme.

Ioana a étudié l’architecture classique et l’architecture de paysage. Elle a fini ses études cet été et elle aussi est venue à Dijon pour un service civique international. Sa mission, d’une durée de 10 mois,  est dans le domaine de l’écologie urbaine, en collaboration avec la Ville de Dijon et les jardins des sciences.

Pourquoi avez-vous décidé de faire un service civique international maintenant?

Ioana: Comme je l’ai dit tout à l’heure, j’ai fini mes études cet été et je souhaitais faire une petite pause.  Je devais aussi effectuer un stage pour devenir architecte.
J’ai trouvé ce programme pour apprendre le français et approfondir mes compétences en architecture. Comme je suis passionnée par l’écologie et la nature, cette mission est parfaite pour moi.

Jihen: Moi quand j’ai fini ma scolarité au lycée en 2014, j’ai consacré  1 an à travailler puis  je me suis inscrite à l’université. J’ai fait une année de droit tout en travaillant ; j’étais très fatiguée et j’ai décidé de venir en France en août 2016.
C’était difficile de partir toute seule, de trouver un logement, un travail, mais j’avais toujours ce rêve de partir. J’ai eu de la chance. Par hasard une amie m’a dit de regarder une annonce où on cherchait une personne pour faire un Service Civique ; j’ai dit « OK, super! ». J’étais chanceuse, je pouvais enfin partir. Je suis venue ici pour apprendre le français bien sûr mais aussi pour avoir une nouvelle expérience et parce que c’est important de changer de ville, de connaître une nouvelle culture. Il y a beaucoup de choses différentes entre la France et l’Italie.
J’espère que cette expérience va bien se terminer et peut être ensuite finir mes études en France. On verra, je ne fais pas de programme parce que dans la vie tout peut changer.

Jihen | © Merilin Metsamaa

Est ce que le fait d’être venue ici vous a détournées de votre projet initial?

Ioana: Non, pour moi c’est la même chose, J’ai décidé de venir ici afin d’avoir de la pratique et être architecte. Jusqu’à maintenant, mon projet reste le même.

Jihen: Moi je ne sais pas, je ne suis pas décidée ; il y a encore beaucoup de confusion dans ma tête. Je voudrais étudier le droit, me spécialiser dans la criminologie ; ça me plaît beaucoup mais c’est un peu difficile. Si je veux continuer mes études ici, je dois apprendre très très bien le français et donc me perfectionner, ce qui est difficile.
Je pense que j’ai encore le temps d’y penser jusqu’en août, il me reste 7 mois donc ça va.

Ioana: Je voudrais rajouter une chose, je pense que j’ai découvert que je suis passionnée par la nature et l’écologie et je pense que je voudrais devenir une activiste pour arrêter la déforestation.

Jihen: Il y a même une petite forêt dans sa chambre. (rire)

Ioana | © Merilin Metsamaa

Est-ce que vous croyez que ces programmes, ces missions de volontariat sont des projets qui apportent aux jeunes?

Ioana: Je pense que le programme m’a ouvert l’esprit. J’ai appris les langues, et connaître beaucoup de langues, c’est un plus. Nous avons créé des amitiés, découvert une autre culture, une autre gastronomie.

Jihen: J’ai pris 4 kilos! (rire)

Ioana: Je mange tous les jours du fromage! (rire)

Jihen: Je pense que c’est une bonne opportunité, que malheureusement tout le monde ne connaît pas. Par exemple, moi, je ne la connaissais pas avant.
Et nous sommes chanceuses, nous avons un appartement payé, nous avons un budget chaque mois, même s’il n’y a pas de travail. C’est très important de découvrir une nouvelle ville ; si on reste dans sa ville, on ne va pas découvrir l’Europe.
Après cette expérience, je peux faire une autre expérience ailleurs, dans un autre pays peut-être.
J’aime beaucoup Dijon. Je suis venue ici sans connaître personne, je suis maintenant avec Ioana, qui est Roumaine et Madelina et Janina qui sont Allemandes. J’ai été obligée de parler avec elles en français, ce n’était pas parfait, mais avec le temps elles sont devenues ma famille parce que nous sommes toujours ensemble, c’est une bonne chose.

A titre personnel, quelle chose vous a le plus surpris en France?

Ioana: Pour moi ce qui a été un choc quand je suis arrivée, c’est que tout le monde traverse les rues quand le bonhomme est rouge. En Roumanie, je n’ai jamais traversé quand c’était rouge  pour les piétons, mais ici, tout le monde le fait et tous les jours. (rire)

Jihen: Pour moi, la chose qui m’a surprise c’était que tous les Dijonnais sont très gentils et pourtant ce n’est pas ce que je pensais.
Une autre chose qui m’a choquée, c’est qu’au supermarché, pour prendre les légumes, tu ne dois pas utiliser de gants. Alors qu’en Italie, oh mon dieu! Si tu n’utilises pas de gants, tu vas finir en prison je pense, mais ici c’est très normal. (rire)

Qu’est-ce qui te manque?

Ioana: Ma petite sœur, qui a 8 ans. Mais j’étais déjà partie pour 4 mois aux Etats-Unis en 2014 . Je suis habituée à quitter la famille pour une période un peu longue.

Jihen: La chose qui me manque de l’Italie, c’est ma petite sœur qui a 6 ans, tous mes amis, et les pizzas !

Ioana: C’est très facile de ne pas manquer à ses amis, car nous sommes tout le temps en contact avec eux via les réseaux sociaux.

La dernière question: si vous deviez convaincre les jeunes de partir à l’étranger, qu’est-ce que vous leur diriez?

Ioana: Profitez de cette occasion car c’est une bonne expérience pour tester votre autonomie et aussi  c’est bien de voir un autre pays, une mentalité différente. C’est très bien pour le développement personnel.

Jihen: Pour ma part, je pense que nous avons déjà dit tous les arguments pour convaincre les jeunes de partir. C’est très important de partir. Nous sommes jeunes. Si on ne voyage pas à notre âge, ce n’est pas quand on aura 90 ans que nous pourrons voyager , car on n’aura pas la force physique pour faire des choses.
C’est très important en 2017 avec le développement du monde, de découvrir le monde! PARTIR! PARTIR!

Merci les filles pour cet entretien, bon courage et bonne chance pour la suite !

© Merilin Metsamaa

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