« Je recommande cette expérience à n’importe qui ayant le souhait de nouveauté » – Héloïse, EVS volunteer in Romania

Read about Héloïse Leclercq and her first months in Romania, Baia Mare!

Le 19 septembre 2018 , je suis partie en direction de la Roumanie, afin d’effectuer un service volontaire d’une durée de 9 mois . J’étais surtout motivée par l’envie de faire quelque chose de nouveau , de découvrir le monde en dehors des livres d’écoles , et d’apprendre différemment.

Randonnée dans les montagnes près de Baia Mare

Mais je n’aurais jamais imaginé faire tout ce que j’ai fais , et je me suis même demandée « mais qu’est-ce que je fais là ? » à plusieurs reprises le premier mois . J’ai osé plonger dans un univers qui n’était absolument pas le miens . Une petite francaise , tout juste majeure, ne parlant pas un mot anglais et ayant toujours vécu dans son petit village , qui se retrouve par un coup de tête à l’autre bout de l’Europe, entourée de 8 nouveaux amis, collègues, et même colocataires ..

Sans surprise, la communication a été très compliquée le premier mois . Comme nous venons tous de pays différents , nous parlons uniquement en anglais . J’ai donc appris à parler la langue très rapidement. J’ai aussi appris quelques mots roumains , car nous avons des cours de temps à autre .

Photo d’une dame nous ayant appris à coudre avec sa machine

 

Maintenant, le plus compliqué n’est plus de parler en anglais, mais de ne pas perdre mes mots lorsque je dois parler en français .

Une autre chose qui été très motivante et qui l’est encore aujourd’hui , c’est l’idée de sortir de sa zone de confort . Le service volontaire est ouvert à tous . Il n’y a pas de compétence requise afin de tester l’expérience . Mais, en contrepartie , il faut être doté d’audace afin de sortir de cette zone de confort, et découvrir des détails que tu n’avais jamais vu auparavant, que ce soit sur toi-même ou sur le monde qui t’entoure . Lorsque nous sommes 9 dans le même projet, il y a forcément un moment où certains baissent un peu les bras. Alors, cette notion de « confort » est souvent évoquée . Nous avons la chance d’être là, de vivre ces moments, alors nous devons en profiter le plus possible , car neuf mois, ça passe vite . Nous avons cette responsabilité, et elle compte beaucoup pour chacun d’entre nous .

Cela marche aussi lorsque nous avons à travailler avec les enfants . Le projet consiste à proposer une éducation non-formelle aux enfants et adolescents de Baia Mare et ses alentours . Nous devons alors trouver des activités intéressantes en fonction des âges, du nombre d’enfants, de la place que nous avons ( si nous pouvons aller en extérieur ou rester dans la classe ) , ou même du nombre d’heures que nous passons à leurs côtés. Nous devons donc être force de propositions pour ne pas tourner en rond avec les mêmes activités tout les jours, et force de caractère, afin de ne pas se faire marcher dessus par les fortes têtes . Ces situations ou je suis placée en organisatrice sont de bons exercices afin de renforcer ma confiance en soi et propose un échange intéressant entre nous.

Enfin, je peux aussi parler des voyages, car en ce début de projet, ils ont déjà été nombreux .

Palais du parlement, Bucarest

Il aurait été dommage de limiter le volontariat en un simple échange avec les enfants, alors qu’il nous donne la possibilité de découvrir toute une culture . Chaque villes visitées – Arad, Timisoara, Bucuresti, Sibiu, Cluj … M’ont permis de voir plus clair sur le pays dans lequel j’ai atterri . Un touriste ne restant qu’une semaine en Roumanie ne verra que la partie visible de l’iceberg . Mais, lorsque nous nous attardons sur les détails et que nous regardons plus attentivement, nous constatons alors à quel point la population est unique ( amabilité sans pareil, mais d’un autre côté, une forte division des classes et discrimination des roms, d’ailleurs appelés « Gipsys » ), et à quel point la culture est marquée ( forte présence de la religion, vêtements traditionnels encore régulièrement portés, production de Palinka dans les campagnes … ) . Mais c’est aussi un pays avec un passé tourmenté, une situation politique instable, et des habitants qui travaillent en continu , ne s’accordant même pas de temps libre pour souffler .

Activité en classe

Mais tous ont l’unique souhait de redorer leur image vis-à-vis de l’Europe. Les Roumains que j’ai pu rencontrer, quelque soit leur régions, leur profession ou leur âge, ont tous exprimés le regret d’être si impopulaires à cause des nombreux stéréotypes ( non, ce ne sont ni des pauvres, ni des voleurs, et encore moins des vampires ! ) … Ce volontariat m’a permis de nombreuses rencontres , et une ouverture d’esprit plus importante, alors que ce n’est que le début . Je recommande cette expérience à n’importe qui ayant le courage de quitter son confort quotidien et ayant le souhait de nouveauté.

Photos sent by Héloise