« Tout est possible, tout est imaginable. C’est le jeu de la vie. »

Samuel, 33 ans, Neversois de naissance mais voyageur d’esprit.

Quand il était dans son école d’ingénieur, Sam ne savait pas que sa vie allait changer tellement. Ayant grandi à Nevers et ayant reçu une éducation comme ingénieur informatique à Clermont-Ferrand, il s’était toujours senti attiré par l’idée du voyage et l’apprentissage de langues étrangères, mais ce n’est qu’au moment où s’est offerte l’opportunité d’un stage en Chine dans le cadre de ses études qu’il a vraiment commencé à sortir de sa zone de confort. «C’était le premier pas, le choc et j’ai pris le virus du voyage à ce moment-là parce que j’ai adoré. J’avais besoin de voir quelque chose de différent, mais je n’aurais jamais imaginé que ça pouvait être comme ça.», nous raconte Sam, calme comme toujours.

Des fois on vit des expériences qui déchainent un changement, et également des fois les opportunités arrivent étonnamment. « Mon boulot, je l’ai trouvé par hasard ; il ne correspond pas à mes études. J’ai eu de la chance. » En rentrant de Chine, Sam a voulu s’orienter vers l’environnement et c’est comme ça qu’il est tombé sur le secteur des énergies renouvelables, et plus concrètement, sur Alstom, entreprise française leader des énergies, qui a été achetée récemment par General Electric. «C’est cet emploi qui m’a permis d’aller travailler sur les chantiers, de voyager et je ne regrette pas du tout d’avoir eu cette chance parce qu’on voit plein de choses différentes, on rencontre des gens de nationalités différentes, et en plus on travaille dans un environnement international en anglais, ou dans d’autre langue, comme le chinois. »

Cependant, même si avoir un poste de travail comme celui-là peut signifier un rêve pour beaucoup de personnes par rapport au style de vie traditionnel de la culture française, Sam a voulu tout arrêter après 2 ans de travail pour remettre en question les valeurs que la société de consommation impose.  « Ma copine de l’époque était voyageuse et on a voulu partir en voyage à vélo pour changer de vie. On a commencé par faire la Loire à vélo en partant de Nevers, puis on a fait un petit tour en Bretagne. » Ce premier test leur a permis de réaliser que tout le monde ne fonctionne pas pareil dans sa façon de voyager, mais cette opportunité a conforté Sam dans sa décision de prendre un visa vacances-travail  pour partir au Japon : « J’allais avoir bientôt 30 ans, c’était ma dernière occasion pour avoir le visa, parce que c’est l’âge limite pour le demander et en plus pour le Japon c’est très facile à l’avoir. Il faut simplement remplir le dossier et payer, un peu cher, 300 € pour le Japon, mais on a son visa facilement ».

La découverte de ce pays lui a ouvert l’esprit vers un changement de style de vie pour plus de respect pour l’environnement et la réduction de l’impact sur la planète. Comme résultat de ses expériences, Sam a repris son travail chez General Electric il y a un an afin de profiter de son emploi pour voyager encore un peu et gagner de l’argent tandis qu’il cherche un endroit pour se poser et réussir dans la création d’un projet lié à ses préoccupations pour l’avenir. « Maintenant j’ai la chance de pouvoir profiter de mes voyages professionnels pour aussi rencontrer les gens, prendre du temps pour moi. On peut même essayer de jouer avec les congés pour prendre des vacances sur place et voyager en mode routard plutôt qu’en mode touriste. C’est de rencontrer des locaux qui est sympa ».

Sam, qui fait de la mise en service, c’est-à-dire qu’il réalise les tests nécessaires dans des centrales électriques pour qu’elles puissent commencer à produire de l’électricité au plus vite, a travaillé déjà dans plus de 12 pays et il vit actuellement à Linthal, en Suisse. « La durée de la mission, le type de mission, le pays, dans lequel je vais – tout ça dépend chaque fois de ce qui arrive au moment donné. Des fois c’est planifié à l’avance, des fois ça se fait très rapidement. Ça peut être très proche comme très loin ». Selon Sam, ce type de vie incertain, qui a priori ne serait pas possible pour tout le monde, ne demande pas d’avoir un don particulier : « C’est toujours une question d’envie et de goût. Il faut d’abord aimer le voyage, je pense. Il faut aimer la découverte, il faut aimer être dans un autre environnement, un peu déconnecter et essayer des choses différentes ». Sans aucun doute, l’attitude positive et la capacité d’adaptation sont des compétences qui deviennent de plus en plus importantes dans le contexte professionnel : « Dans mon travail il est arrivé que des collègues au CV parfait quand ils ont commencé à travailler – ils parlaient anglais, ils étaient très bons, ils avaient leur diplôme – , au moment de travailler dans un pays étranger, n’arrivent pas à bien dormir à l’hôtel, n’arrivent pas à manger, parce qu’ils ne  supportaient pas la nourriture… et donc soient obligés de rentrer ». Après certaines années de pratique, Sam est parvenu à parler anglais couramment, il peut aussi avoir une conversation en chinois ou japonais, et des fois, quand il se sent courageux, il papote avec quelques mots d’espagnol. Cependant, il a appris par son expérience en rencontrant des gens, que même pour quelqu’un qui ne parle pas autre chose que sa propre langue, c’est toujours l’envie et d’avoir une disposition sociable qui enlève les barrières pour faire la connaissance avec les gens locaux. « On peut même se débrouiller avec les gestes ; c’est moins riche, c’est vrai, mais on peut faire plein de choses quand on a l’envie, et après les langues… elles s’apprennent ! Vous pouvez venir au Café des langues, « Langues de Chat » tous les mercredis soirs. Mais tout est possible, tout est imaginable. C’est le jeu de la vie. »