LA DERNIÈRE DANSE

Bon, avant que vous me fassiez la remarque, oui je me suis peut-être un peu (carrément) inspiré du titre de cet excellent documentaire sur Michael Jordan et les Chicago Bulls des années 90 sur Netflix pour le titre de mon dernier (Vraiment le dernier ? Pas si sûr…) article sur ce blog.

Mais bon, plagiat à part, je pense que c’est un bon titre pour vous décrire ce dernier mois du projet « Broaden our Horizons » de CIM HORYZONTY.

Alors, qu’est-ce qui s’est passé tout le long de ce dernier mois ? Beaucoup de choses. Tant sur le plan professionnel que personnel. Allez, venez avec moi, je vous emmène pour la dernière danse.

Février 2021… mon dernier mois pour le projet Broaden our horizons au sein de l’association CIM Horyzonty

Commençons par le commencement.

La première semaine du mois, à l’occasion de la Chandeleur, en plus de faire parler mes talents de cuisinier en cuisinant d’authentiques crêpes bretonnes, j’ai pu enfin prendre ma revanche sur le Live Stream culturel de novembre qui s’était soldé par un échec total à cause de problèmes techniques et… d’autres problèmes causés par une collègue. J’ai fait un nouveau Live Stream qui, cette fois-ci, s’est merveilleusement passé et où j’ai pu partager avec mes amis polonais la meilleure recette de crêpes (Celle de ma mère, donc la meilleure recette possible).


Le Live stream pour la chandeleur, où j’ai donné la meilleure des recettes pour faire des crêpes

Pour finir cette semaine, j’ai effectué un atelier avec un lycée (mais toujours en ligne, dommage) où j’étais censé présenter mon pays et ma culture.

Censé, car au final, on a juste passé les 45 minutes prévues pour ma présentation à parler des stéréotypes sur la France et les Français, de mon expérience de volontaire européen, de ma décision de rester ici, plutôt que de repartir en France. Ça a débouché sur des discussions très intéressantes car pour les élèves présents (surtout pour un d’entre eux, qui avait passé quelques temps en France) c’était tout bonnement incroyable qu’un Français puisse préférer la Pologne à la France.

Donc je leur ai expliqué ma décision, en leur expliquant qu’effectivement, quand tu vis dans une grande ville en France, oui tu as beaucoup d’opportunités, mais que si tu vis dans un petit village, tu as bien moins d’opportunités qu’ici à Poznań.

Après que les 45 minutes allouées pour l’atelier se soient écoulées, on s’est mis d’accord pour se retrouver la semaine suivante pour un nouvel atelier non prévu au programme, mais c’était tellement passionnant que j’ai accepté avec grand plaisir, et j’avais hâte de remettre ça la semaine suivante.

Entre temps, la deuxième semaine de février m’a permis d’utiliser mes « talents » d’observateur et de « Cold-Reader » (Si vous ne savez pas ce qu’est le Cold Reading, renseignez-vous, c’est passionnant) pour aider au mieux les coordinatrices du projet à sélectionner les bons volontaires pour le futur projet qui débutera en mars.

Aussi, en début de semaine, j’ai passé ma visite médicale pour mon futur travail.

Et bien sûr, le docteur qui devait me poser des questions ne parlait pas anglais.

Et bien sûr, ils ont refusé que j’appelle quelqu’un pour la traduction.

Non, non, il fallait que quelqu’un soit là physiquement pour traduire.

Donc, j’ai dû être à jeun, me lever super tôt, marcher 45 minutes, me faire piquer pour une prise de sang pour… absolument rien !

Donc, j’ai dû reprendre rendez-vous et refaire tout ce que j’avais déjà fait la semaine d’après, cette fois-ci en amenant quelqu’un pour la traduction.

Bon la deuxième fois était la bonne (j’ai aussi changé de centre médical pour ça) et maintenant, je suis prêt à travailler.

Pour finir la semaine, j’ai rempli mon rapport pour le YouthPass.

Une nouvelle occasion de constater toutes les compétences que ces cinq mois m’ont apportées.

Et je peux dire qu’elles sont nombreuses.

J’ai aussi fini la semaine en faisant la manche retour de cet atelier où, cette fois-ci, j’ai pu faire ma présentation.

Dommage que ça n’ait duré que 45 minutes, honnêtement, j’aurais pu discuter avec Agnieszka et ses élèves des heures durant.

Cet atelier était tellement intéressant que je pourrais faire ça tous les jours !

La semaine qui suivait allait être une semaine complètement folle, surtout le vendredi.

D’abord, en début de semaine, j’ai pu enfin finir de travailler sur une nouvelle version de mes cours de français, afin de laisser un matériel de qualité pour mes étudiants. C’est vrai que la première version n’était pas très lisible, avec des passages en anglais, d’autres en français, et jamais avec la même police de caractères. Et les leçons étaient dans un ordre chaotique. (Du genre, parler du vocabulaire avant de parler des basiques comme « Le » « De »). Des détails, certes, mais comme on dit, le diable est dans les détails, et pour offrir à mes élèves un matériel qualitatif, je me devais de corriger ces détails.

Aussi, après mon deuxième rendez-vous avec le service de médecine du travail, j’avais enfin commencé à chercher un appartement.

La version « Remasterisée » de mes cours de français étant terminée, je travaillais sur mon projet personnel (Un jardin pour notre bureau) et le mercredi allait être une journée tranquille, vu qu’à cause d’un hamburger suspicieux, je restais toute la journée à la maison, me sentant trop mal pour aller travailler.

Aussi, un gros coup de fatigue m’a accompagné ce jour, je pense.

le projet de jardin sur lequel je travaille

Et arrivait le vendredi…

Ce vendredi, je crois que je m’en souviendrai longtemps.

Je me suis levé assez tôt accompagné d’un mal de crâne carabiné.

Pour être honnête, j’avais l’impression que ma tête allait exploser.

Heureusement je guéris assez vite, et bien aidé par une aspirine, je partais pour le bureau, sans savoir que cette journée allait être incroyable.

Après un atelier plutôt…inintéressant, vu que les élèves n’étaient pas très actifs, je me suis mis à photocopier des documents pour aider quelqu’un pour un projet lié à notre association. Pendant quatre heures. Mais bon, ça va, ça se fait si tu es assez brave pour aider de quelque manière que ce soit.

Ce vendredi matin, j’ai aussi envoyé des messages pour quatre appartements. J‘ai obtenu deux réponses. La première, c’était que l’appartement n’était pas libre pour le moment. La deuxième était pour un petit studio au centre de Poznań qui m’avait clairement tapé dans l’œil. Le seul qui m’avait vraiment tapé dans l’œil. Et la personne, qui parlait parfaitement anglais, m’a proposé une visite… le soir même.

Entre temps, après mes quatre heures de photocopie intensive, et avant d’aller visiter cet appartement, je devais aller à Przeżmierowo pour donner les documents administratifs, donc je pars du bureau, je prends le TRAM, puis le BUS, ensuite je refais le chemin inverse pour retourner au bureau, pour déposer quelques affaires avant de visiter cet appartement.

La visite se passe bien et je montre mon intérêt pour cet appartement de 25m² merveilleusement situé. Seule ombre au tableau, la propriétaire de l’appartement m’annonce que juste après moi, il y a une contre-visite de l’appartement, et que si cette personne se positionne… bon ben je serais quitte pour recommencer. Mais bon de toute façon ce n’allait pas être possible…

Je n’allais pas avoir un appartement, pas dès ma première visite… Le seul qui m’ait tapé dans l’œil…

Donc après ma visite, je suis parti dans un autre quartier de Poznań pour rendre les documents photocopiés quelques heures plus tôt, en ayant un œil fixé sur mon téléphone, attendant la réponse qui devait arriver avant 20H.

Donc je rends les documents et j’accepte le thé qu’on m’offre. J’en avais bien besoin. Le téléphone n’avait toujours pas sonné. Au moment de partir, je mets mon téléphone dans la poche de mon manteau, puis je remets mes chaussures, et enfin j’enfile mon manteau. Et je repars.

Je pense que vous avez déjà compris ce qui s’était passé au seul moment où mon téléphone, sur vibreur était hors de ma vue, dans la poche de mon manteau… Bien évidemment la propriétaire m’avait rappelé.

Du coup quand je m’en suis rendu compte, j’ai rappelé immédiatement en m’excusant, et la propriétaire m’annonce que… la personne qui a contre-visité s’est rétractée, et donc que, de facto, l’appartement, le seul que j’avais visité, le seul qui m’avait tapé dans l’œil était « tout à moi » !!!

Depuis que j’ai été accepté pour faire partie de ce projet, j’avais multiplié les coups de chance (bon, après plus de 5 années au moins de malchance absolue, je vous l’accorde ; je crois que je méritais un peu de cette chance qui m’avait échappé depuis si longtemps), mais là, honnêtement, je ne pensais pas avoir l’appartement.

Trop de chance depuis quelques temps, il y allait forcément avoir un moment où la chance déciderait de me quitter de nouveau.

Mais ça n’allait pas être aujourd’hui.

Donc, ce vendredi, je suis passé de « mourant » avec un mal de crâne à vous assommer un éléphant, à « futur locataire d’un appartement situé au milieu de la ville ».

Juste pour vous dire les états par lesquels je suis passé ce jour-là.

Et nous y voilà enfin…

La dernière semaine de notre projet.

La dernière ligne droite.

Quand j’écris ceci, nous sommes mardi, donc il me reste encore un peu de travail, mais cette semaine, on boucle les derniers projets, et on remplit les derniers documents, comme celui qui certifie le nombre d’heures travaillées par exemple.

Aussi, on a une sortie prévue au musée… de la pomme de terre, suivie, on l’espère, d’un bon repas dans un restaurant spécialisé…dans les plats à base de pomme de terre.

Ensuite, il sera temps pour certains de repartir dans leur pays, pour d’autres de commencer une nouvelle vie, loin de la Pologne, pour d’autres encore, le projet se prolongera deux mois car à cause de la situation due au COVID (toujours celui-là…) l’association s’est rendu compte que les contrats pouvaient se prolonger un peu.


Hey Poznań, si ça ne te dérange pas, je crois  que je vais rester dans le coin quelques temps…

Pour ma part, je commencerai mon nouveau travail le 1er mars (donc lundi prochain) et je vais déménager ce week-end vers mon nouveau chez-moi.

En plus de mon travail, je vais continuer ma collaboration avec CIM HORYZONTY, mais cette fois-ci en tant que « Volontaire Local, Mentor et Ami ».

J’ai déjà ce mois-ci commencé à passer « De l’autre côté » en participant aux entretiens de sélection des candidats et en aidant à préparer l’arrivée des nouveaux.

Même si ça va me manquer de ne plus travailler à plein temps pour CIM HORYZONTY, je suis heureux de savoir que je pourrai toujours créer des projets pour eux, participer à des actions, et continuer à côtoyer régulièrement cette équipe géniale et chaleureuse.

Ces cinq mois ont changé ma vie.

Maintenant, de nouveaux défis, une nouvelle vie m’attendent. J’ai hâte. Je suis prêt. Je sens ce feu qui brûle à nouveau en moi. Ce feu qui te donne envie de vivre. Enfin.

Merci à CIM HORYZONTY, Ula, Marta, Flora, Kamila pour l’accueil.

Merci à vous d’avoir lu mes articles (Même si en fait, c’est pas vraiment fini….vous aurez bientôt de mes nouvelles…).

Merci pour tout.

DO ZOBACZENIA !!!

Loïc, Poznań, février 2021