Élisa: « je suis apte à me débrouiller n’importe où maintenant »

Cela fait déjà plus d’un mois que je suis rentrée en France et il est temps de faire un petit bilan de ces deux mois passés à Vukovar en Croatie.

Le deuxième mois de volontariat s’est déroulé comme le premier à savoir travailler avec les enfants, aller au marché trois fois par semaine, continuer de voyager (on a passé une semaine à Split au bord de la mer Adriatique), faire des soirées interculturelles une fois par semaine, continuer à profiter de notre vie tous ensemble. Mais la fin de ces deux mois en Croatie est vite (trop vite) arrivée; on a profité de nos derniers moments ensemble durant la semaine festive du Festival du Film de Vukovar et puis tous les volontaires ont commencé à partir les uns après les autres. Les au revoir n’ont pas été faciles, on a tissé des liens très forts, mais on savait dès le départ que cette expérience qui nous a tous changé et apporté plein de choses n’était qu’éphémère. On s’est tous promis de se revoir sans savoir si cela serait réellement possible et ce fut la plus dure partie de ce SVE.

Alors quand j’ai commencé mon voyage de retour, j’étais vraiment triste mais je n’ai pas eu trop de temps pour y penser parce qu’à ce moment-là je n’avais plus de portable (il n’a malheureusement pas supporté les journées à 40°C) et je devais être concentrée pour arriver à bon port sans encombre. La première escale a été Zagreb, où j’ai passé une nuit dans une auberge de jeunesse où j’étais la seule pour la soirée. Le calme et la solitude m’ont fait bizarres après deux mois sans cesse entourée. J’ai lu tous les petits mots qu’on s’était écrit avant de partir, une activité organisée par l’association pour qu’on s’exprime tous nos ressentis et qu’on ait des souvenirs une fois rentrés à la maison.

C’est à ce moment que j’ai réellement fait le point sur mon évolution grâce à ce SVE et que je me suis rendue compte de l’impact qu’il aura eu et aura sur ma vie. Et puis j’ai été me promener à Zagreb, j’ai mangé mon dernier « burek » et je me suis endormie pour la dernière fois dans ce beau pays. Le lendemain a été une vraie journée de voyage: j’ai pris tous les moyens de transport possible et inimaginables pour arriver à Nevers, je suis apte à me débrouiller n’importe où maintenant.

Une fois rentrée chez moi, j’ai eu moins de quarante-huit heures pour me ré-acclimater et j’ai repris l’université. La transition a été rapide mais cela a facilité mon retour, je n’ai de ce fait pas eu le temps d’être trop nostalgique et triste. Et depuis la rentrée, je raconte mon expérience autour de moi, je parle de la Croatie, j’utilise tout ce que j’ai appris des Balkans dans mes cours sur l’Union Européenne et je continue à parler tous les jours à certains des volontaires et c’est comme si on était encore un peu ensemble. Et puis à peine rentrée je repars déjà: je vais rendre visite à mes amis hongrois début novembre à Budapest et pour le nouvel an, on se retrouve tous à Barcelone. L’aventure SVE ne termine en réalité jamais !